Si vous disposez de deux jours à Mawlamyine, la quatrième ville de Birmanie au bord du fleuve Salaween qui prend sa source au Tibet, une excursion pour l’île de Bilu est vivement recommandée. Grande comme Singapour et peuplée de 300 000 habitants, elle est bordée sur sa façade Ouest par la mer d’Andaman et à l’Est par le fleuve Salaween qui la sépare de Mawlamyine. Pour s’y rendre, il suffit de franchir le pont qui a été inauguré en mai 2017. Dès que l’on arrive à Bilu, on est agréablement surpris par le charme suranné qui s’en dégage. Un réseau de petites routes relient des villages coquets et bien tenus, des maisons en bois sur pilotis, des chars à bœufs et vieilles guimbardes, des étangs recouverts de lotus, des rizières verdoyantes. Mais ce qui nous amène ici, c’est l’artisanat resté à taille humaine. Chaque village a sa spécialité : fabrique de chapeaux en bambou, de cannes, de pipes, d’élastiques, d’ardoises pour écoliers.
Avant d’aller à la fabrique d’élastiques, on s’arrête dans une plantation d’hévéas. L’Etat môn en est le plus gros producteur de Birmanie. Le latex est récolté le matin après la saignée qui a eu lieu la nuit à la lampe frontale. On peut voir tout le processus de fabrication sur place : mélange d’acide acétique pour coaguler le latex, puis passage au laminoir. Là on étale le mélange pour en faire un tapis qui sera mis à sécher, puis vendu.
Nous nous dirigeons vers un autre village en traversant des paysages de campagne riante celui des fabricants d’élastiques. Très colorée et photogénique, cette visite fait le régal des photographes. Une occasion de comprendre comment sont fabriqués les élastiques à l’ancienne. Nous terminons par le village des fabricantes de chapeaux coniques en chaume de bambou qui sont portés par les paysannes de la région.