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Bouddha illumine le ciel de Birmanie. La féerie du festival des ballons de Taunggyi

S’il est un festival à ne manquer sous aucun prétexte quand on est en Birmanie avant la pleine lune de novembre, c’est bien celui des ballons illuminés de Taunggyi dans l’Etat shan. A la même période dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est à majorité bouddhiste, les fleuves, rivières, étangs et le ciel sont embrasés par des centaines de bougies. En Thaïlande, on célèbre le loy kratong en faisant flotter des offrandes illuminées en l’honneur de la déesse de l’eau Ganga et à Luang Prabang au Laos, c’est la fête de laï hua faï sur le Mékong. Le Taunggyi hot-air balloon festival correspond au mois birman appelé Tazaungdaing qui marque la fin de la saison des pluies et au mois qui suit la fin du Carême bouddhique (pleine lune de juillet-pleine lune d’octobre). C’est la période pendant laquelle les fidèles offrent des robes neuves aux moines (kathina). Le point culminant du Taunggyi hot-air balloon festival étant le soir de la pleine lune.

En novembre 2019, j’ai guidé un couple Gaële et Emmanuel qui avait choisi la Birmanie pour leur voyage de noces. Je connaissais Gaële pour l’avoir guidée au Laos en 2006. Au programme du circuit en Birmanie: la visite incontournable du lac Inle situé à environ une heure de route de Taunggyi capitale de l’Etat shan perchée à 1500 m d’altitude.

Après m’être renseigné auprès de Birmans et après avoir consulté des sites, j’ai proposé à Gaële et Emmanuel d’aller à Taunggyi le deuxième jour du festival. Ils ont accepté sans hésiter. Bien leur en a pris! Grâce à notre chauffeur que l’hôtel Teakwood à Nyaungshwe ville d’entrée du lac Inle nous avait recommandé, nous avons pu pénétrer sur le terrain de lancement des ballons avant qu’il ne soit fermé au public. Nous étions aux premières loges pour faire des photos des préparatifs. Avant d’y accéder, on passe par des stands de jeux d’adresse, de nourriture, de vêtements, de tatoueurs, une fête foraine, des bars à bière et à whisky local. Des centaines de milliers de personnes viennent de loin chaque année pour faire la fête et s’émerveiller devant cette féerie de lumières qui illuminent le ciel. On croise quelques touristes occidentaux.

Taunggyi novembre 2019

Lorsque nous arrivons sur le terrain de lancement, les différentes équipes en compétition attendent que le vent tombe. Des camions de pompiers veillent; il y a eu des accidents par le passé (des ballons en feu qui tombent sur la foule). Sous nos yeux intrigués, nous voyons se déployer un immense cadre en bambou sur lequel sont suspendues des dizaines de bougies protégées par un gobelet coloré. Une autre équipe s’occupe de gonfler le ballon à l’aide de torches enflammées en se plaçant sous la voile. Pendant ce temps, d’autres personnes accrochent des bougies sur le ballon en suivant un motif. Les cadres ont été pesés au préalable et ne doivent pas dépasser un certain poids qui est de 64 kg. Certains sont chargés de feux d’artifice et si le poids dépasse la limite autorisée, il faut retirer des éléments pyrotechniques du cadre. C’est ce qui est arrivé à l’équipe de l’ethnie Pao.

Quand le ballon est suffisamment chaud, il commence à s’élever, c’est alors que  les bénévoles qui portent le cadre représentant soit Bouddha, soit un oiseau mythique (intha), soit un stoupa symbole du bouddhisme, un éléphant, une banderole écrite voire des divinités l’accroche au ballon. L’ensemble prend les airs et là, on est saisit par la beauté. C’est éblouissant, féerique, ingénieux. Sous nos yeux ébahis, une image de Bouddha illumine le ciel de Taunggyi. Nous la suivons du regard sous les acclamations de l’équipe en compétition. Le plus beau ballon sera récompensé par le jury.

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